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Analyse et critique du film Babylon
Voici une analyse et un avis sur le film Babylon. Comme pour chaque fiction, chacune et chacun se fera sa propre idée. Mais voici quelques compréhensions qui peuvent vous aider à voir plus clair.
Le chaos du cinéma.
Au début on voit de multiples films être réalisés au même endroit. On voit des scènes de batailles. C'est le désordre, le chaos, le cinéma essaie de toucher à tout, dans tous les sens.
L'éléphant qui est utilisé pour divertir la foule pendant qu'ils sortent le corps de la jeune femme et le feu sur la scène montrent que le cinéma continue d'œuvrer quoiqu'il arrive, ignorant les multiples accidents et scandales sur le parcours.
Scène du baiser.
Il y a un parallèle entre la scène du baiser dans le film muet et celle du film parlant, on passe du sublime au risible. Mais on passe aussi du fictif risible au réel profond quand Manny reproduit le "I love you, I love you, I love you" en déclarant son amour à Nellie ("Te amo,te amo, te amo").
La première scène de baiser est grandiose, mais c'est en réalité la plus horrible car la moins authentique, Jack Conrad a du mal à gravir la colline, il est sur le point de vomir juste avant la scène. Le baiser se réalise après de multiples scènes de combat violentes et sanglantes. La seconde scène, Jack met davantage d'effort dans son jeu d'acteur, c'est une histoire d'amour, mais le résultat final n'est pas à la hauteur. Le dernier baiser est un des seul vrais baisers de tout le film, mais c'est finalement un mirage puisque Nellie disparaît dans la nuit, et ne partage sans doute pas les mêmes sentiments.
Au final, c'est la magie de la scène du premier baiser qui résonne le plus.
Il y a également le baiser entre Nellie et Lady Fay Zhu (Li Jun Li) après la scène du serpent. Le combat avec le serpent est la métaphore de la lutte contre l'autocensure, l'interdit et la moralité publique dominante chez Nellie qui ose finalement embrasser Fay Zhu.
Concernant Jack Conrad on peut imaginer qu'il réussit le premier baiser car il est amoureux du cinéma muet qu'il maitrise et connait bien. Il rate le second baiser car il n'a pas cet amour avec ce nouveau cinéma qui demande sans doute plus de travail sur soi-même pour aller chercher l'authenticité, or il n'a jamais été réellement amoureux d'une femme, allant seulement de conquêtes en conquêtes. Il ne fait pas non plus l'effort de tendre vers le jeu théâtrale, comme le suggère sa compagne, actrice de théâtre, ce qui aurait pu grandement l'aider.
La romance à sens unique que Manny projette sur Nelly est également une fantaisie amoureuse d'une certaine image qu'inspire le cinéma.
Les vices du cinéma.
Manny n'arrête pas de faire des accords. A chaque accord, il vend un peu plus son âme.
On y voit les 7 péchés capitaux :
L'envie : Nellie LaRoy (Margot Robbie),
L'orgueil : Jack Conrad (Brad Pitt),
La paresse : le père de Nellie (Eric Roberts),
La cupidité, la luxure, la gourmandise : tout le monde,
La colère : James McKay (Tobey Maguire).
Également, à chaque étape, des participants des films meurent, montrant qu'une part de soi meurt au passage.
L'aube du cinéma et son renouveau.
Babylon montre que chaque cycle du cinéma a une fin, avec une transformation ou une renaissance.
Jack Conrad représente le cinéma qui ne comprend pas pourquoi ça s'arrête, la journaliste Elinor St. John lui explique que c'est comme ça qu'il n'y peut rien, que ce n'est pas dû à son jeu d'acteur, ni à l'histoire, ni au film.
L'innocence perdue.
Jack Conrad est dévasté quand George Munn (Lukas Haas), son ami du tout départ meurt. C'est la perte du souvenir du soupçon de l'innocence qui restait en lui. Tout au long du film, il essaie d'entretenir cet ami, de lui redonner le moral. Quand il disparaît, il réalise qu'il est vide et qu'il n'est plus que l'ombre de lui même.
La chute.
Il y a un parallèle entre la scène de l'éléphant et Jack Conrad. Avec la difficulté de faire monter la colline à l'éléphant, l'effort requis pour permettre à Jack Conrad de monter la colline. Puis le moment où l'éléphant se met à faire ses besoins et où Jack Conrad est contraint de faire des films de piètre qualité.
Principes et morales.
Le musicien de jazz Sidney Palmer (Jovan Adepo) est le seul à sortir indemne de l'épreuve du cinéma. Il pense à arrêter le cinéma alors qu'il a encore des principes et une éthique, faisant de nouveau uniquement ce qu'il aime, c'est à dire de la musique. Tandis que tous les autres restent jusqu'au bout et sont victimes d'une mort violente ou presque.
Le côté obscure du cinéma.
James McKay (Tobey Maguire) représente le diable, la partie infernale du cinéma, l'avidité avec l'argent, il entraîne Manny dans le passé obscure du cinéma, son ancêtre : le "cirque" avec ses monstres. Ce que parfois le cinéma est : une démonstration avec des monstres, sans histoire. Une dénonciation des blockbusters qui se contentent de faire un show visuel ou des films d'action pure où on voit seulement des personnages musclés. Il représente aussi le spectateur qui jette de l'argent sans réfléchir vers ces "monstruosités".
Au départ, James McKay propose des idées de scénarii dans lesquels la réalité est travestie à l'extrême, soulignant la supercherie poussée de façon exagérée de certaines histoires.
Le coût humain du cinéma.
À la fin on voit Manny dans une salle de cinéma qui voit la beauté et la magie du cinéma mais qui est aussi conscient du prix qu'il faut payer pour arriver à ce résultat, avec tous les êtres qui sont broyés par la machine folle du cinéma et qui disparaissent sur le parcours. "Singing in the rain" résume bien la situation.
La scène du combat avec le serpent est également un hymne et un appel à l'audace de se battre contre cette machine du cinéma qui abuse, exploite et broie les êtres humains. Jack Conrad a les larmes aux yeux en voyant ce spectacle, en réalisant qu'il n'a jamais eu le courage de faire front à cette créature et en voyant la bravoure de Nellie. Estelle (Katherine Waterston) le pousse alors à l'action, il a du mal à entendre et reste figé pendant un moment.
La fin du film résonne avec le début du film. Manny dit au tout début que peu importe à quel point les choses vont mal, on peut regarder un film et s'éloigner de la réalité pour un moment. Après s'être remémoré ses anciens camarades, il continue de voir des films et face à la magie, il oublie pendant un moment les souvenirs horribles liés à leur réalisation.
À la toute fin, le mélange d'artifices et de couleurs avec le visage en pleur de Manny, cela semble poser la question si tout cela en vaut la peine. Le dernier sourire de Manny répond à cette interrogation. Cette réponse silencieuse est ambigüe, car cela reviendrait également à se demander si tous les abus, exploitation et discrimination, incluant le racisme et la misogynie en valent la peine.
Le chaos du cinéma.
Au début on voit de multiples films être réalisés au même endroit. On voit des scènes de batailles. C'est le désordre, le chaos, le cinéma essaie de toucher à tout, dans tous les sens.
L'éléphant qui est utilisé pour divertir la foule pendant qu'ils sortent le corps de la jeune femme et le feu sur la scène montrent que le cinéma continue d'œuvrer quoiqu'il arrive, ignorant les multiples accidents et scandales sur le parcours.
Scène du baiser.
Il y a un parallèle entre la scène du baiser dans le film muet et celle du film parlant, on passe du sublime au risible. Mais on passe aussi du fictif risible au réel profond quand Manny reproduit le "I love you, I love you, I love you" en déclarant son amour à Nellie ("Te amo,te amo, te amo").
La première scène de baiser est grandiose, mais c'est en réalité la plus horrible car la moins authentique, Jack Conrad a du mal à gravir la colline, il est sur le point de vomir juste avant la scène. Le baiser se réalise après de multiples scènes de combat violentes et sanglantes. La seconde scène, Jack met davantage d'effort dans son jeu d'acteur, c'est une histoire d'amour, mais le résultat final n'est pas à la hauteur. Le dernier baiser est un des seul vrais baisers de tout le film, mais c'est finalement un mirage puisque Nellie disparaît dans la nuit, et ne partage sans doute pas les mêmes sentiments.
Au final, c'est la magie de la scène du premier baiser qui résonne le plus.
Il y a également le baiser entre Nellie et Lady Fay Zhu (Li Jun Li) après la scène du serpent. Le combat avec le serpent est la métaphore de la lutte contre l'autocensure, l'interdit et la moralité publique dominante chez Nellie qui ose finalement embrasser Fay Zhu.
Concernant Jack Conrad on peut imaginer qu'il réussit le premier baiser car il est amoureux du cinéma muet qu'il maitrise et connait bien. Il rate le second baiser car il n'a pas cet amour avec ce nouveau cinéma qui demande sans doute plus de travail sur soi-même pour aller chercher l'authenticité, or il n'a jamais été réellement amoureux d'une femme, allant seulement de conquêtes en conquêtes. Il ne fait pas non plus l'effort de tendre vers le jeu théâtrale, comme le suggère sa compagne, actrice de théâtre, ce qui aurait pu grandement l'aider.
La romance à sens unique que Manny projette sur Nelly est également une fantaisie amoureuse d'une certaine image qu'inspire le cinéma.
Les vices du cinéma.
Manny n'arrête pas de faire des accords. A chaque accord, il vend un peu plus son âme.
On y voit les 7 péchés capitaux :
L'envie : Nellie LaRoy (Margot Robbie),
L'orgueil : Jack Conrad (Brad Pitt),
La paresse : le père de Nellie (Eric Roberts),
La cupidité, la luxure, la gourmandise : tout le monde,
La colère : James McKay (Tobey Maguire).
Également, à chaque étape, des participants des films meurent, montrant qu'une part de soi meurt au passage.
L'aube du cinéma et son renouveau.
Babylon montre que chaque cycle du cinéma a une fin, avec une transformation ou une renaissance.
Jack Conrad représente le cinéma qui ne comprend pas pourquoi ça s'arrête, la journaliste Elinor St. John lui explique que c'est comme ça qu'il n'y peut rien, que ce n'est pas dû à son jeu d'acteur, ni à l'histoire, ni au film.
L'innocence perdue.
Jack Conrad est dévasté quand George Munn (Lukas Haas), son ami du tout départ meurt. C'est la perte du souvenir du soupçon de l'innocence qui restait en lui. Tout au long du film, il essaie d'entretenir cet ami, de lui redonner le moral. Quand il disparaît, il réalise qu'il est vide et qu'il n'est plus que l'ombre de lui même.
La chute.
Il y a un parallèle entre la scène de l'éléphant et Jack Conrad. Avec la difficulté de faire monter la colline à l'éléphant, l'effort requis pour permettre à Jack Conrad de monter la colline. Puis le moment où l'éléphant se met à faire ses besoins et où Jack Conrad est contraint de faire des films de piètre qualité.
Principes et morales.
Le musicien de jazz Sidney Palmer (Jovan Adepo) est le seul à sortir indemne de l'épreuve du cinéma. Il pense à arrêter le cinéma alors qu'il a encore des principes et une éthique, faisant de nouveau uniquement ce qu'il aime, c'est à dire de la musique. Tandis que tous les autres restent jusqu'au bout et sont victimes d'une mort violente ou presque.
Le côté obscure du cinéma.
James McKay (Tobey Maguire) représente le diable, la partie infernale du cinéma, l'avidité avec l'argent, il entraîne Manny dans le passé obscure du cinéma, son ancêtre : le "cirque" avec ses monstres. Ce que parfois le cinéma est : une démonstration avec des monstres, sans histoire. Une dénonciation des blockbusters qui se contentent de faire un show visuel ou des films d'action pure où on voit seulement des personnages musclés. Il représente aussi le spectateur qui jette de l'argent sans réfléchir vers ces "monstruosités".
Au départ, James McKay propose des idées de scénarii dans lesquels la réalité est travestie à l'extrême, soulignant la supercherie poussée de façon exagérée de certaines histoires.
Le coût humain du cinéma.
À la fin on voit Manny dans une salle de cinéma qui voit la beauté et la magie du cinéma mais qui est aussi conscient du prix qu'il faut payer pour arriver à ce résultat, avec tous les êtres qui sont broyés par la machine folle du cinéma et qui disparaissent sur le parcours. "Singing in the rain" résume bien la situation.
La scène du combat avec le serpent est également un hymne et un appel à l'audace de se battre contre cette machine du cinéma qui abuse, exploite et broie les êtres humains. Jack Conrad a les larmes aux yeux en voyant ce spectacle, en réalisant qu'il n'a jamais eu le courage de faire front à cette créature et en voyant la bravoure de Nellie. Estelle (Katherine Waterston) le pousse alors à l'action, il a du mal à entendre et reste figé pendant un moment.
La fin du film résonne avec le début du film. Manny dit au tout début que peu importe à quel point les choses vont mal, on peut regarder un film et s'éloigner de la réalité pour un moment. Après s'être remémoré ses anciens camarades, il continue de voir des films et face à la magie, il oublie pendant un moment les souvenirs horribles liés à leur réalisation.
À la toute fin, le mélange d'artifices et de couleurs avec le visage en pleur de Manny, cela semble poser la question si tout cela en vaut la peine. Le dernier sourire de Manny répond à cette interrogation. Cette réponse silencieuse est ambigüe, car cela reviendrait également à se demander si tous les abus, exploitation et discrimination, incluant le racisme et la misogynie en valent la peine.
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